Faut-il rentrer de Montevideo?
Notre avis: un essai léger (parfois trop), sympathique, baigné sans complexe et même avec quelque complaisance, dans une forme de nostalgie mélancolique où se projette toute la mythologie associée dans l'imaginaire français à l'Amérique latine d'autrefois. Au nom du rêve, François Bott en prend à son aise avec les faits et n'hésite pas à fabuler. Les ducassiens un peu au courant des réalités de la biographie ne reconnaîtront pas le Ducasse qu'ils ont appris à connaître dans le personnage solitaire, misérable, dévoré d'angoisses et de mélancolie, lui aussi, que F. Bott imagine en lui prêtant toute sa propre rêverie. Mais pourquoi pas? Lautréamont en a permis bien d'autres, et des pires. Il reste que la question se pose: non pas "faut-il revenir de Montevideo?" mais: fallait-il y aller pour n'y trouver que ce qu'on y a transporté?
<< retour